Summer Delights ... ( libre )

Il y a parfois des envies qui ne se contrôlent pas. Je ne sais plus réellement comment m'est venue l'idée d'aller sur cette plage pour y peindre. D'ordinaire, je hais la banalité de ces artistes qui se suffisent à peindre une plage. Non, moi j'avais toujours cherché l'extraordinaire de la peinture, je ne souhaitais pas finir comme ces peintres ratés, gâtés par l'âge qui se résignait à peindre des aquarelles bas de gammes au bord de la plage. Au contraire, j'avais toujours souhaité être grand, je voulais être quelqu'un. Cette hantise de sombrer dans une vulgaire banalité me rongeait tellement, que j'étais sans arrêt aux aguets, à la recherche de cette chose qui me permettrait d'être rassuré. Je cherchais quelque chose de nouveau et me perdais dans mes exigences. Je voulais la force du romantisme et la douceur de l'impressionnisme. La rigueur dans le détail de la Renaissance, et les couleurs confondues de l'Art abstrait . Et pourtant, il fallait bien l'affirmer, depuis que j'étais arrivé dans ce pays, j'avais perdu cette étincelle qui me permettait à mes peintures de sortir de ces étouffantes banalités. Mes oeuvres se confondaient aux autres, et je ne pouvais plus le supporter. J'avais donc récemment entreprit une sorte d'excursions d'un week-end, histoire de me sortir de ce trou, mais également de trouver l'introuvable. J'avais fait deux heures de trajet pour arriver à Sydney dans ma vieille Ford que j'avais hérité pour mes dix-sept ans. Il avait fait chaud ce jour là, je me souviens encore de ce soleil qui m'écrasait, et de ces brûlures que j'avais attrapé en serrant trop longtemps le volant. Le désert s'étendait à perte de vue, une immensité de rien, un espace bien trop rempli de néant. En réalité, ces paysages chaotiques m'avaient toujours apeurés, puisqu'ils représentaient pour moi l'image de l'enfer. C'était chaotique, la chaleur vous cuisait le front, et la roche dur et couleur rouge feu vous écorchait les pieds. Je traversais cet enfers, mes Wayferer sur le nez, espérant arriver au plus vite. Mais le temps passe, deux heures s'écoulèrent, et je fus arrivé à Sydney plus rapidement que ce que j'imaginais. Je garais ma voiture en hâte, et respirait un bon bol d'air de cette douce pollution, me persuadant qu'il s'agissait de New-York . Je redécouvrais avec une certaine admiration l'agitation des grandes villes. Ces corps se bousculant, s'entrechoquant, cette masse informe de personnes si banals, qui pourtant rassemblée en un même tas semblent aussi puissante qu'une armée romaine. Le soir même, je prenais mes affaires, et griffonnais quelques dessins, seulement, je me rendis vite compte que la banalité semblait me poursuivre. Cette vue de la ville n'était qu'une vue de la ville, et cette reproduction de a foule australienne perdait toute sa force. Cela me semblait si claire, même la pollution, même cette masse grouillante de vies ne me permettait pas de me distinguer. J'étais un artiste consumé alors que je n'avais même pas réellement commencé à peindre. Je me laissais alors tomber dans les délices nocturnes des night-club. Je me fondais à la masse. Je rentrais le dimanche, par une chaleur aussi immonde que celle du samedi. Non, je n'étais pas fier de moi, je pouvais même dire que mon narcissisme se mettait de côté pour se confronter à la réalité des choses, je n'avais plus de talent. Soudain, l'ère désertique semblait laisser un peu plus de place à l'eau, et je découvrais une plage rocheuse, simple et brut. Je me garais sur le bord de la route désertée, et prenais mon matériel de peinture. Je me retrouvais ainsi; devant cet amas de pierres, me donnant une dernière chance. Je prenais une grande feuille à dessin, et commençais à crayonner rapidement les courbes du paysages, mais cela demeurait mauvais.

" Cela sonne faux" disais-je à haute voix, comme pour me donner une raison que mon talent dépérissait.
Soudain, j'entendis un craquement, puis une voix.

Invité

Encore une dispute. La différence était que cette fois, c'était définitivement terminé. La goutte d'eau qui fait débordé le vase, jamais je n'avais compris cette putain d'expression à la noix, pourtant j'avais réussi à la placer dans l'une de mes phrases, tout en - enfin - comprenant le sens. La jalousie est la plus belle preuve d'amour, ne cessait de répéter ma mère. Mais dans le cas de Shane, c'était rendu une véritable maladie, un sérieux problème. De plus, je n'avais pas réussi à le voir une seule fois ajun ces trois dernières semaines et j'en avais eu plus que marre. D'accord, c'était génial d'être défoncé une fois de temps en temps, d'aller fêter jusqu'aux petites heures et d'être au vrai paradis, mais refaire surface à la vraie vie aussi était important, et ça Shane n'avait pas encore réussi à le comprendre, c'était resté qu'un pauvre gamin et j'avais bien peur qu'il ne change malheureusement jamais. Après donc lui avoir dit que c'était finit, lui avoir remit la bague et lui avoir donné trois heures pour partir, j'avais décidé de partir me balader, seule. J'avais besoin de réfléchir et d'être seule, ou du moins, sans lui. Je marchais depuis une bonne demi-heure déjà sans vraiment savoir où j'allais, lorsque je réalisa que j'étais rendu à la plage. Étrangement, il n'y avait presque pas un chat et je me décida donc à aller marcher à la rocheuse un peu. J'adorais ce coin, et j'adorais aussi y venir lorsque je ne me sentais pas bien.

Je marchais depuis peut-être une dizaine de minutes lorsque j'entendis quelqu'un parler. Je m'avança un peu et aperçu quelqu'un. Un homme, il devait avoir à peu près mon âge, peut-être un peu plus. Il fixait la plage et retraçait ensuite chaque détails sur une grande feuille. Un artiste alors. Je m'avança encore un peu, voulant rester silencieuse, mais comme à chaque fois, ce fût plutôt le contraire, j'accrocha involontairement une branche qui craqua sous mon poids et le jeune homme se retourna brusquement. Pour une fille qui ne voulait pas se faire remarquer, c'était raté. Désolé, je ne voulais pas te faire peur. Marmonnais-je un peu mal à l'aise. Je fis un mince sourire et regarda autour de nous. Il faisait chaud et pourtant il n'y avait pas un chat. Je n'avais jamais vu ce mec auparavant, il devait être nouveau. Swift Creek était petit, pas mal tout le monde se connaissait et lorsque quelqu'un ne nous disait rien, c'est qu'il était nouveau, ou que c'était un ermite qui sortait de chez lui pour la première fois. Je reposa mon regard sur lui, m'excusa à nouveau et m'apprêta à repartir.

Je regardais cet incessant clapotis des vagues, ce que la nature pouvait être répétitives. Ce même va et vient, cette même écume qui remontait à chaque vague de la surface... Comment vouloir faire du nouveau avec ce qui a été le début du monde ? Mes yeux se posaient sur le soleil en train de se coucher ... Tout cela était d'une niaiserie folle ... Etais-je devenu un de ces artistes gnan-gnan, ne savant peindre que des toiles destinées au 10-14 ans ? Je tentais de me convaincre qu'il n'en étais pas ainsi, seulement ma seule opinion ne me suffisait pas à changer d'avis. Je voulais me persuader que j'étais né pour faire quelque chose de ma vie. Je ne voulais pas faire partie de ce groupe de personnes dont la vie aura finalement, outre certains événements, était assez commune.Je ne voulais pas être qu'un simple homme parmi des milliards d'autres. Moi, je voulais de l'extraordinaire pour pimenter ma vie ... Je m'étais promis que ce serait à, cette condition que je vivrais ma vie. J'avais si peur de tomber dans cette monotonie quotidienne si commune. Devoir se lever pour travailler, Se coucher pour retravailler ensuite ... Que faire si le travail n'était pas satisfaisant à notre goût ? Avions le droit au luxe de préférer l'égoïsme ? Je savais que je n'étais qu'un gamin vaniteux, que ma vie ne tournerait qu'autour de moi et de mes profits, seulement cette mentalité semblait bien trop critiquable. Ainsi, je prétendais être ce que je n'étais pas, pour que l'on ne remarque pas tant cette envie de gloire qui me rongeait l'âme. Soudain, un bruit derrière moi ... Surement une de ces bestioles qui rodent dans le coin ...

Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

Tiens, je ne savais pas que les bestioles parlaient maintenant ... Je me retournais avec lenteur pour mieux observer mon interlocuteur, c'était une jeune fille, la vingtaine, yeux vert et cheveux marrons, plutôt mignonne. Elle semblait étonné, en effet, elle plissait le front de manière ostentatoire, et eu un rapide coup d'oeil sur moi, me fixant de la tête au pied, avant de se retourner d'un geste bref et rapide. Soudain, j'eus une idée, si mon simple avis ne me suffisait pas, alors le sien serait peut-être la bienvenue.

Attends ... Je ne te connais pas, et tu ne me connais pas, ce sera donc encore plus facile d'être impartial... Je voudrais te demander si ces dessins sont dignes d'être vendus dans un centre commercial ? Suis-je donc tombé si bas ?

Invité

Attends ... Je ne te connais pas, et tu ne me connais pas, ce sera donc encore plus facile d'être impartial... Je voudrais te demander si ces dessins sont dignes d'être vendus dans un centre commercial ? Suis-je donc tombé si bas ? J'haussa un sourcil puis m'avança doucement vers le jeune homme qui me tendit le croquis. Je pris place à ses cotés et regarda longuement son œuvre d'art. Elle était magnifique, je ne pouvais pas vraiment dire si c'était bien ou non, pour une photographe comme moi, c'était le genre de photos que nous vendions, mais j'ignorais quel type d'artiste il était, qui était son public cible de ventes, etc. Je releva au bout d'un moment la tête vers lui et souria. C'est magnifique, tu as vraiment du talent, dis-je en lui redonnant son dessin. Et oui, c'est digne d'être vendus dans un centre commercial ou une galerie d'arts. J'osa un petit sourire et balaya la plage du regard, la vue était magnifique et je regretta un instant de ne pas avoir apporter mon appareil photo pour immortaliser le moment, après tout, il était rare d'avoir droit à un aussi beau spectacle. La plupart du temps, le tout était caché par les nuages ou encore était trop banale.

Je ne connaissais pas ce jeune homme, il était sans doute nouveau. Swift Creek était une petite ville, tout le monde se connaissait et lorsque une tête ne nous disait rien, soit elle était nouvelle, ou encore c'était un hermite qui avait passé les cinquante dernières années enfermée dans sa maison. Il était plutôt mignon, devait avoir dans la vingtaine et avait vraiment le tout d'un artiste. Le style, l'air froid et distant et le regard profond. Je suis Elisabeth, dis-je en souriant. À ce moment, il y avait deux options, soit il allait m'envoyer balader, soit il allait à son tour se présenter poliment. Honnêtement, j'hésitais vers la première option.

( et m*rde , j'ai vraiment manqué d'inspiration désolé )