boire n'aide pas à la sobriété

♣ CALLUM FT JEZABEL ♣

Dormant encore comme un loirs, je me tournais sur ma gauche pour me mettre en position fœtus seulement ma tête vint heurter un caillou au lieu d'un doux et moelleux oreiller. Merde, un caillou?! Je me réveillais précipitamment et observais la fâcheuse pierre, s'étant trouvée au mauvais endroit. Un mal de crâne horrible me prit et, assis, je posais mes coudes sur mes genoux et prenait ma tête entre mes mains. J'avais sans doute trop picoler hier, à tel point que je ne me rappelais pas être rentré chez moi. Bon sang mon lit n'était pas confortable! J'ouvrais bien les yeux, regardais autour de moi et ... la rivière? Mon dieu, dans quel état pitoyable avais dus-je me mettre la veille au soir encore? Je ne préférais même pas l'imaginer. Et puis franchement la rivière! Ce n'était absolument pas sur mon itinéraire de retour. OH ! Si ça va se trouvait un vieux thon avait profité de l'Apollon que j'étais dans mon état second, si ça se trouvait j'étais salis à vie! Enfin, après ces interrogations existentielles, je me levais, avec un peu de mal certes, mais je n'oubliais néanmoins pas de me dépoussiérer tendrement le derrière, sale à souhait! J'enlevais ma veste, la jetais sur mon dos et en route pour la maison! Même après une sacré cuite j'étais super sexy, bon sang, comment y arrivais-je? Mince, tellement abasourdi par ma personne, je prenais la mauvaise direction. Demi-tour marche. La tête me cognait bon sang! Vite du paracétamol! J'essayais de me dépêcher, malgré le peu de force que j'avais dans les jambes et arrivait enfin chez moi. Je trouvais mes clés dans la poche gauche de mon jean noir. Je jetais ma veste sur le canapé de cuir, puis me ruais sur le buffet de la cuisine où trônait le paracétamol, mon amour, que j'avais tant l'habitude de prendre. J'en faisais fondre un dans un verre alors que je regardais ma tête dans la glace, bon sang, j'avais de la terre plein les cheveux! Je buvais mon cachet et m'aventurais dans la douche et ne m'y prélassais que très peu de temps. Prenant mes habits sales sur le sol de la salle de bains, j'en fouillais les poches et ne trouvais pas mon portefeuille. Étrange, je le mettais toujours dans la poche arrière de mon pantalon. Toujours nu, je dévalais les escaliers et allais voir si je le trouvais dans ma veste. Non plus. Merde! Peut-être l'avais-je fait tombé à la rivière, même si la probabilité était quasi nulle. Il fallait que je m'y teste quand même. Je remontais donc à vive allure les escaliers, trouvait des habits qui me mettraient en valeur -même si je n'en avais pas réellement besoin en fin de compte, les yeux se tournaient toujours vers moi-, les enfilaient, puis sortais pour finalement rentrer de nouveau. J'avais oublié mes lunettes de soleil! L'accessoire par excellence, qui me donnait un air mystérieux, tellement ravageur, bon sang! Je pris mon baladeur par la même occasion, puisque le mal de tête m'était passé je pourrais mettre la musique à fond les bananes. Ce que je ne tardais pas à faire d'ailleurs. Mon estomac grognait. C'est pourquoi je m'arrêtais à la boulangerie prendre deux croissants et trois pains au chocolat. Si je n'avais pas assez, je reviendrais au retour. Je m'enfilais un pain au chocolat et deux croissants tout en faisant des petits gestes ridicules au rythme de la musique, tel les essuies glaces avec mes index ou des choses du style, qui me faisaient passer pour un con fini. M'enfin peu importe, avec le physique parfait et orgasmique que j'avais, personne ne dirait rien. Quoique, sait-on jamais. Je m'arrêtais donc, et cachais bien mes mains dans les poches de mon pantalon. J'arrivais à la rivière, m'accroupissant à l'endroit où je m'étais réveillé, il n'était pas difficile à déceler puisque mon vomis trônait sur le bas côté. Tellement sexy! Aucun portefeuille à l'horizon ... Et merde! Non pas qu'une grande richesse s'y trouvait mais tout de même, je ne voulais pas que quelqu'un puisse fantasmer sur ma carte d'identité, ce serait vraiment bizarre. Si c'était une femme bizarre qui la trouvait et qui criait ma taille au lieu de mon nom en plein orgasme, non, c'était juste pas possible! Enfin je lui procurerais du plaisir même absent, alors si je pouvais servir après tout. Je posais les mains sur mes genoux puis me relevais. Me tournant j'eus le plaisir de voir Jezabel. Tiens, que faisait-elle donc là? Non pas qu'elle ne me dérangeait pas, au contraire.

« Jaz' ! Hé ! Qu'est-ce que tu fais là? Tu matais mon beau p'tit cul c'est ça? »

Je lui souriais et m'avançais légèrement. J'adorais la taquiner, c'était une excellente amie et pour rien au monde je ne gâcherais ça malgré que notre amitié ne me paraisse des fois fort exiguë. Lorsque c'était le cas, j'essayais de faire comme si de rien n'était, même si à chacun de ces instants une boule se formait dans mon ventre. J'avouais qu'elle était extrêmement plaisante, dire le contraire serait mentir ou être aveugle, après tout, il était normal qu'aucuns homme ne puissent lui résister mais de là à dire que ... non, 'fin non ... ça n'a absolument pas de sens !

boire n'aide pas à la sobriété

♣ CALLUM FT JEZABEL ♣

Il s'approchait de moi, avec une démarche lente en affichant un sourire en coin à la fois provocateur et charmeur. J'étais subjuguée par son aisance, sa beauté et son assurance à cet instant précis. Son regard ne se détachait pas du mien durant sa tentative d'approche. Je ne pouvais plus bouger, ni même reprendre ma respiration. Mes mains étaient moites, mon cœur battait la chamade, et j'avais l'impression que j'allais faire un crise cardiaque à chacun de ses pas. Il n'avait pas peur d'être prêt de moi, de me prendre dans ses bras ni même de m'embrasser la joue pour me taquiner. Moi, je devais faire un effort insurmontable pour ne pas lui sauter dessus comme une pauvre fille en état de manque. A présent, nos corps étaient proches, beaucoup trop proches à mon goût. Je le regardais avec attention en profitant de ce moment magique, et absolument fabuleux. Il avait mis ses mains sur mes hanches en me souriant. Je ne savais même plus quoi dire ou faire à cet instant. Je me laissais faire comme une femme soumise à son désir qu'elle ne pourra jamais assouvir avec un tel homme. Il était tellement parfait à mes yeux et si beau. Même un dieu grecque ne lui arriverait pas à la cheville. Et moi, je voulais me le faire, mais ce n'était pas seulement une question de sexe avec lui. Je l'aimais comme je ne pourrais jamais une autre personne. Ses lèvres se rapprochèrent des miennes. Nos corps étaient collés l'un à l'autre. Je sentais sa respiration qui s'entremêlait avec la mienne. J'allais gouter à ses lèvres. Nos yeux se fermèrent. Nous étions sur le point de nous embrasser. Je mourais de désir à cet instant. Je le sentais contre moi, et je savais que je ne pourrais pas lui résister.

Soudain, je sursautais en sueur dans un lit qui ne ressemblait plus vraiment à un lit. Un rêve, ce n'était qu'un rêve ou plutôt fantasme. Je me retrouvais de nouveau seule dans un lit trop grand pour moi en me maudissant d'être aussi stupide. Doucement, je me laissais tomber sur mon matelas en me passant mes mains sur mon visage. Ce rêve, il me poursuivait depuis des mois sans parvenir à l'embrasser. Mon cerveau semblait me l'interdire. C'était toujours la même situation, les mêmes sensations et le même désir. Des fois, j'avais l'impression d'être complètement dingue en me torturant de la sorte. C'était comme mettre du chocolat ou des bonbons devant un enfant et lui dire qu'il n'avait pas le droit d'y goûter. J'étais frustrée! Pourtant, je ne me voilais pas la face comme d'autres femmes. Je savais que je n'avais aucune chance avec lui vu qu'il me voyait comme un pote au masculin alors qu'au fond j'étais une femme, certes différents, mais bon. Décidément, j'étais déjà sur les nerfs de bon matin. Sans la moindre volonté, je me décidais à prendre une douche afin de me changer les idées en ne parvenant pas à oublier son visage, et son corps si près du mien. Stop! Je devais réellement me faire soigner! Le seul médicament serait de me faire prendre par Callum. Bon, l'eau froide sera aussi un bon moyen de me calmer. Sortant de la douche, je me dirigeais vers mon armoire avant de prendre quelques vêtements au hasard. Je ne savais plus quoi faire avec mon obsession pour Callum. Lorsque j'étais à ses côtés. Je me trouvais complètement stupide face à des agissements parfois grotesques qui le faisaient rire vu qu'il ne connaissait pas la raison de mon comportement. Parfois, je disais qu'il savait au fond et d'autre fois, pas du tout. Je devais prendre l'air, loin de mon appartement afin de vider mon esprit de ses images presque érotiques dans mon cas. Je me dirigeais vers la rivière. Un endroit calme où les rencontres n'étaient pas vraiment courantes. Cependant, il fallait croire que ma malchance ou chance devait m'en vouloir, aujourd'hui. Un homme se trouvait par-terre sûrement à la recherche de quelque chose.

« Jaz' ! Hé ! Qu'est-ce que tu fais là? Tu matais mon beau p'tit cul c'est ça? »

«  Callum ? Je pourrais te poser la même question. Tu es à la recherche d'un trésor ? Ou tu as perdu ton chemin ? Tu aurais dû faire comme le petit poucet et semer un chemin de cailloux blancs. »

Il se souriait comme d'habitude. J'avais envie de lui dire qu'il n'y avait pas que son cul qui était beau mais je m'en étais dispensée. Il s'avança légèrement vers moi. Ainsi, je reculais d'un pas sans même m'en rendre compte. J'étais complètement perdu en me retrouvant face à lui surtout dans un tel moment. Pour lui, j'étais une excellente amie à qui il pouvait pratiquement tout confier sans avoir peur que des rumeurs se propagent dans les environs. Notre amitié était important pour lui et je le savais. Parfois, j'avais l'impression qu'il se sentais gêner face à mes agissements étranges mais tellement incontrôlable. Je ne voulais pas perdre mon sang froid, aujourd'hui surtout que je ne m'étais toujours pas remise de mon rêve. Être en face de lui, c'était une sorte de tentation que je devais maîtriser à chaque instant. Mon regard se tourna vers la rivière afin d'éviter ses yeux magnifiques qui me faisaient tant rêver.

Pourquoi reculait-elle donc d'un pas? Je haussais un sourcil, intrigué puis laissais couler. J'étais tellement habitué à ses comportements bizarres, qu'à présent j'y faisais attention mais sans plus. C'était comme si nous étions proches tout en étant éloignés. Enfin, c'était vraiment déconcertant pour moi car elle était la seule fille que je connaissais avec laquelle je sentais une légère gêne lorsque je la prenais dans mes bras ou que je lui témoignais quelconque signe d'affection. Pourtant si tactile avec les autres femmes, je n'arrivais pas vraiment à déceler le problème. Peut-être n'y en avait-il pas? Ou peut-être venait-il d'elle? Sans aucun doute était-ce cela, et mon subconscient me le faisait ressentir. Ouais, totalement en accord avec ma personne. Putain de merde! Qu'est-ce que j'étais intelligent, mon dieu! Et certains osaient dire qu'on ne peut pas tout avoir, ils ne me connaissent pas c'est pour ça. Waouh, bon sang, totalement bluffé par moi-même tiens.

« Je suis à la recherche de mon portefeuille figure-toi, enfin vu qu'il m'appartient tu peux appeler ça un trésor si tu le souhaites. »

Je riais de ma propre connerie, et forcément, à cet instant précis, je passais pour un con contrairement à quelques secondes auparavant. Quel était donc ce regard qu'elle me lançait? Une gêne s'installait encore entre nous. Et c'est pourquoi elle tournait le regard vers la rivière. Plus notre amitié allait de l'avant, plus des gênes se faisaient ressentir et ce devenait lourd très lourd. Je passais les mains dans mes cheveux, puis allais m'asseoir sur le banc deux mètres plus loin, la jambe gauche soutenue nonchalamment sur la droite et le bras droit s'aventurant sur le dossier du banc. Je l'observais qui n'avait pas bouger, dos à moi et le regard perdu vers la rivière. Je laissais mon regard divaguer sur tout son corps, s'imprégner de chaque morceau, après tout autant profiter du plaisir des yeux sachant que le plaisir tactile, lui, n'était pas présent. Je gonflais ma bouche, faisant également des bruits bizarres avec, montrant mon ennui face à la situation. Je me redressais, toujours assis néanmoins et je sortais les croissants et pains au chocolat qu'il me restait des poches de ma veste. Ils étaient légèrement écrasés, mais ils ne seraient pas mauvais pour autant. Je me levais, prenais les croissants d'une main et les pains au chocolat de l'autre puis m'approchais doucement de Jaz. Me faufilant derrière elle, je lui brandis les viennoiseries sous les yeux, fier de moi et de mon achat.

« Laisse-toi tenter Jaz'. »

Je lui disais ça avec sensualité, comme s'il ne s'agissait pas de simples pains au chocolat ou de croissants mais de mon corps. Je riais de ma pensée, sachant éperdument que coucher avec Jaz reviendrait à coucher avec Jayden, ce serait vraiment glauque et très ... homosexuel de ma part de faire ça. Je ris intérieurement de ma propre connerie, je pensais à de ces choses des fois. C'en était aberrant!

Mon comportement était tellement étrange qu'il haussa les sourcils en me regardant reculer d'un pas. Je n'arrivais pas à agir normalement à sa présence. Ainsi, je multipliais les frasques sans même m'en rendre compte. Comment arrivait-il à rester auprès de moi ? Il devait forcement me prendre pour une pauvre fille qui n'était pas toute nette dans sa tête. J'étais complètement malade d'amour pour cet homme qui ne voyait pas mon désarroi. Il ne pouvait pas se rendre compte qu'être près de lui me faisait souffrir, tellement souffrir. En me prenant dans ses bras, j'étais heureuse certes, mais je savais que ce n'était qu'un signe d'affection qui exprimait son amitié sincère envers moi. J'évitais la plupart du temps d'entrer en contact avec lui comme s'il était repoussant. Alors que c'était loin d'être le cas, soyons sincère. J'étais piégée face à mon désir et ma gêne qui m'empêchaient d'aller de l'avant dans cette relation qui n'aurait sans doute aucun avenir. Je m'imaginais souvent auprès de cet homme qui me faisait tant rêve sans parvenir à me dire que cela pouvait arriver. Il fallait être honnête avec soi-même dans certains cas. Qu'est ce qu'un homme comme Callum ferait avec moi ? Il était tellement parfait à mes yeux que je ne pouvais pas concevoir qu'il ose poser un regard sur moi autre que de l'amitié. Même si je mourrais d'envie d'être sienne, Callum et Jezabel, c'est impossible et purement incompatible. Je suis considérais comme le garçon manqué par excellence grâce à ma façon de me comporter avec les autres. Ainsi, s'il couchait avec moi cela reviendrait à coucher avec l'un de ses potes ce qui est improbable. Pourtant, je faisais tant d'effort en sa compagnie pour ressembler à une véritable femme.

« Je suis à la recherche de mon portefeuille figure-toi, enfin vu qu'il m'appartient tu peux appeler ça un trésor si tu le souhaites. »

« Tu as perdu ton portefeuille ici ? Je peux savoir ce que tu faisais près de la rivière ? Tu dois avoir un paquet d'argent pour vouloir le retrouver. Si, je le trouves, je le garde.  »

Il rigolait de sa connerie comme s'il était fier de lui. Je m'en fichais pas mal qu'il passe pour un con fini. A cause de ma gêne incontrôlable, j'installais sans le vouloir un climat lourd, trop lourd au point que je cherchais un refuge en regardant la rivière afin d'éviter les yeux de Callum qui ne devait pas comprendre mes changements de comportement. Je ne savais plus quoi faire à force. Devrais-je couper les ponts avec lui ? Non, impossible! Je n'y arriverais jamais. Mais quelque part, c'était une bonne façon de l'oublier et d'arrêter de souffrir. Que quoi, je n'étais pas sûre de voir un résultat positif sur moi. Ma situation était sans issus. J'étais prisonnière de mes sentiments. Mon esprit s'embrouilla très rapidement en mélangeant les images de mon rêve avec la réalité qui était trop dur à accepter pour moi. Lorsque je releva la tête, Callum avait décidé de s'asseoir sur un banc, un peu plus loin que moi. Tu m'étonnes, il devait s'ennuyer comme un rat mort. En le regardant, j'éclatais de rire en entendant les bruits bizarres qu'il faisait avec sa bouche. Le pauvre, il ne savait plus comment se distraire en ma compagnie. Ainsi, je repris ma position initiale en continuant mon observation de la rivière. Quoi ? Elle était très intéressante! Et puis soudain, je sentis une présence qui se faufilait derrière moi. Je le regardais l'air interrogative lorsqu'il me brandit ses croissants devant le nez. Qu'est ce que je devais faire ? Le féliciter pour ses achats ?

« Laisse-toi tenter Jaz'. »

« Tenter quoi ? »

Ma voix s'était mise à trempée lorsque je prononçais ses quelques mots. Callum avait pris une voix tellement sensuel que ce n'était certainement pas pour me proposer un croissant qu'il était là. Je ne savais pas quoi penser à cet instant. Je ne voulais pas me faire des faux espoirs ni même me faire des films. Malgré tout, cette situation était loin d'être normale pour moi comme pour lui. Qu'est ce qu'il me voulait à la fin ? Je le regardais avec des yeux de merlan frit. Ce rapprochement soudain n'était pas vraiment à mon goût. Enfin si, mais non. Je voulais juste voir la suite des évènements.

« Bon, qu'est ce que tu veux tenter à la fin ? »