Premiers jours à Swifts Creek [LIBRE]

Invité

Le jour se levait sur les collines environnantes de Swifts Creek. Le calme était le premier invité de cette magnifique journée, et la jeune Tenessee ne fut pas surprise d'être la seule personne présente dans le village à cette heure là. En effet, il n'était que 9:00 tapante lorsqu'elle se rendit au bar. D'habitude, la jeune femme ne se laissait pas prier pour rester dans son lit le matin, mais ce mardi était différent des autres, car la jolie rousse avait des projets, contrairement à ses habitudes. Elle avait donc prévus de prendre son café au bar, et de se rendre par la suite à l'épicerie du coin, afin d'y faire des achats. Mais d'abords, elle avait plusieurs choses à régler, notamment comment mettre au point sa terrible vengeance envers son ex petit-ami, Jason. Elle avait de vastes idées sur le sujet, mais Tenessee rêvait de perfection, de quelque chose qui marquerait les esprits et ruinerait à jamais la vie de Jason, comme il avait brisé la sienne.
La jolie rousse s'installa à une table, éloignée de la porte d'entrée là où il était le plus difficile de la voir. Elle commanda au bar un bon café, et retourna à sa table en attendant celui-ci. Elle sortit un bloc note, un stylo, et commença à griffonner quelques informations, comme le numéro de téléphone de Jason, l'adresse de son université et le numéro de sa chambre, ainsi que plein d'autre renseignements qui lui serraient utiles par la suite. Elle remercia le serveur, le congédia par un sourire, et reprit ses plans de vengeance là où elle les avaient laissé. Au fond du bar, résonnait "Angie" une célèbre chanson des Rolling Stones, chanson que Tenessee aimait particulièrement mais à laquelle elle ne prêta aucune attention, trop absorbée par ses griffonnages...

Je n'ai jamais aimé être conventionnel . Pourquoi faudrait il se ranger aux côté de l'archétype du parfait citoyen ? Je n'étais pas de ceux qui respectaient le code de la route, ni de ceux qui répondaient poliment merci. Je tentais de ne pas être désagréable, mais à quoi bon vouloir s'excuser lorsque quelqu'un d'autre vous fonce dedans ? Ainsi, je me permettais de paraître grossier aux yeux de certaines personnes pour obéir à ce que je pensais être de la simple logique. Ce matin là, j'avais ainsi décidé d'être inconventionel, il était huit heure du matin et j'étais bien décidé à me prendre une bonne cuite. Je m'étais souvent demandé ce que cela pouvait faire de paraître être quelqu'un d'autre ne serait ce qu'un instant, et puisque durant toute ma vie j'avais toujours tenté d'être moi-même, j'allais ce matin passer pour l'ivrogne du bar, et cela ne me dérangeait pas. Je m'étais réveillé, comme à mon habitude avec cette affreuse soif au fond de la gorge, celle qui vous heurte et vous oblige à vous réveiller. Mes yeux s'ouvrant avec peine, laissant apercevoir le désordre ambiant et quotidien de mon vieil appartement. Il y avait un pack de bières ici, un carton de pizzas là , il me semble que mes bonnes vieilles résolutions de bien me nourrir ne seront jamais assouvis, comme c'est dommage. Je me passais la main dans le visage, comme pour vérifier que j'en possédais encore un, avant de poser avec peine mes deux pieds sur le plancher rugueux. Je ne saurais dire depuis quand cet immeuble tenait debout, seulement vu son état je ne pourrais qu'affirmer que des décennies avaient dû défiler ... Soudain, je poussais un léger cri, une écharde de ce vieux plancher qui m'était rentrée dans le pied. Je l'enlevais d'un mouvement brusque, tout en soupirant. Je me souvenait de la modernité si attractive de New-York, et de cet appartement qui survolait Manhattan . Mais que pouvais-je faire ? Si j'étais ici c'est que j'avais merdé, il n'y avait pas d'autres solution que d'attendre de pouvoir revenir. J'ouvrais d'un geste brutal les grand rideaux noirs qui tombaient au sol. Le soleil brillait trop, encore une fois, s'en était déprimant... Rien n'avait changé, la terre était toujours aussi sèche que le désert, et la végétation aussi rare ... Il m'arrivait parfois de rêver que l'Australie changeait en une soirée, devenait plus américaine... J'entrais dans l'étroite salle qui me servait de salle de bain, et après une toilette rapide, je me sentais près pour affronter l'ébriété à 9h du matin. Je m'avançais d'un pas assuré dans les rues de ce patelin, pour arriver au café local. Évidemment, les seules personnes y étant à cette heure ci étaient les rares buisnessman and women de ce pauvre village. Juste deux trois personnes, un homme avec son ordinateur à la droite, le petit vieux du coin au fond, et une jeune fille rousse à ma gauche. Je jetais un coup d'oeil au junebox, avant de craquer pour un bon vieux Beatles, Drive my car, interrompant brutalement la chanson précédente.